Comment savoir si l’on se trouve dans un roman de Tolkien

  1. Vous êtes allé une fois à la plage et depuis vous ne pouvez pas vous arrêter de penser à la Mer.
  2. Un dragon a ruiné votre vie.
  3. Vous voulez bien partir à l’aventure, à condition que celle-ci ne soit en aucun cas inconfortable ou inopportune.
  4. Vous trouvez le soleil décevant et la lune insipide. Quand vous étiez jeune, vous ne ne trouviez le bonheur que dans les étoiles.
  5. Les gens de votre entourage sont morts et vous vivez une existence pitoyable comme un hors la loi. La bonne nouvelle, c’est que vous trouverez refuge dans une cité elfique, où vous tomberez amoureux d’une superbe elfine. La mauvaise, c’est que cette cité sera détruite par des Orcs, et que ce sera en grande partie de votre faute.
  6. Vous avez perdu une main sur les terres de votre Ennemi.
  7. Un magicien vous a entraîné dans une quête parce qu’un de vos ancêtres a inventé le golf.
  8. Vous vous souvenez de la première pluie et du premier gland, vous vous ne savez plus où vous avez rangé vos bottes.
  9. Vous avez fait affaires avec un démon araignée malveillant. Ça va mal finir pour vous.
  10. Malheur à qui tentera de vous entuber à propos de poneys.
  11. Vous êtes si aventureux qu’une fois, vous avez marché 15 kilomètres pour aller chez vos cousins, mais les gens de là-bas étaient si bizarres que vous êtes vite rentré chez vous !
  12. Vous êtes facilement distrait et avez souvent des coups de cœur, ce qui fait de vous une personne nulle dans votre travail. Heureusement, votre travail consiste à être la Lune.
  13. Une fois, vous vous êtes révélé être particulièrement futé. Malheureusement, aucun de vos amis ne l’a remarqué car ils étaient trop occupés à être attaqués par une pieuvre géante.
  14. Le gérant de la taverne du coin connait votre nom et a même appris à ne plus rouler des yeux quand vous lui racontez des histoires à propos d’arbres humains.
  15. Un Roi étranger  vous a engagé à son service mais ne vous prend pas au sérieux. Vous devrez prouver votre valeur en réussissant un acte de bravoure terrifiant.
  16. Vous avez été embauché par un groupe d’aventuriers comme cambrioleur, bien que votre seule expérience professionnelle soit de savoir vous montrer discret.
  17. Vous vous êtes déjà disputé avec un arbre. Et vous avez perdu.
  18. Vous avez toujours voulu rencontrer des elfes, mais ils se sont montrés intolérablement loufoques quand c’est enfin arrivé.
  19. Un Seigneur des Ténèbres a créé votre bijou favori.
  20. Vous avez dû apprendre de la pire manière à vous diriger dans un marécage.
  21. Votre étrange propension à résoudre des énigmes vous a sauvé la vie plus d’une fois.
  22. Les dragons sont la première cause de mortalité de votre pays. La seconde est l’ennui.
  23. Votre meilleur ami est jardinier.
  24. Votre meilleur ami est aussi votre cousin, jusqu’à ce que vous le tuiez pour lui voler son anneau. Maintenant, votre meilleur ami est cet anneau et vous le détester.
  25. La grâce de Dieu vous a touchée sous la forme de meurtriers aigles géants.
  26. Vous êtes entré en possession d’un objet magique au pouvoir démoniaque,  qui vous sert principalement à échapper à vos voisins quand ils veulent vous parler.
  27. Des Orcs vous poursuivent, mais ce n’est pas si grave. Le pire est que vous n’avez pas pris votre second petit déjeuner.
  28. Votre père ne parvient à vous montrer son amour qu’en commettant un meurtre-suicide.
  29. Vous avez attiré la colère d’un Roi Sorcier. Vous et votre pays en feront les frais.
  30. Après avoir beaucoup réfléchi, vous avez décidé de ne finalement pas devenir un Seigneur des Ténèbres.
  31. Vous êtes un membre d’une fabuleuse communauté de gens divers unis par l’amour et la loyauté, mais ça prendra bientôt fin. Le monde que vous connaissez commencera à s’effacer, jusqu’à ce que vous décidiez de franchir la Mer.

Alors ? Vous avez replacé toutes les références ?

(cet article a été traduit de l’anglais : source)

Nostalgie de l’Islande : le Jökulsárlón

Cela fait maintenant 3 ans que nous sommes partis en Islande. Nous avions pour projet d’y retourner cet automne, mais la vie est imprévisible ou nous avons désormais d’autres impératifs : un déménagement sur Paris. Quelle aventure !

Ceci dit, l’Islande, c’est mon pays de cœur. J’en rêve la nuit, et revoir mes photos, me souvenir des paysages et des rencontres me font pleurer de nostalgie. Mais j’y retournerai un jour, c’est sûr ! Plusieurs fois même ! Simplement, pas cet automne.

En attendant, voici un petit moment glacial, dans un paradis de la nature, le lac Jökulsárlón. Il s’agit de la rencontre d’un glacier et de l’Océan Atlantique. Le glacier se détache, et d’énormes morceaux de glace se retrouvent dans l’eau. Où la rencontre avec l’Océan, salé, les fait fondre.

On peut prendre un véhicule amphibie, qui nous emmène nous promener entre les icebergs. Très souvent, des phoques y font la sieste. Les guides sont adorables, et, si vous êtes sympas, ils pourront vous pêcher un morceau de glace. Et alors, vous pourrez goûter à de l’eau millénaire.

Mais le Jökulsárlón vaut aussi le détour pour sa plage de sable noir (à cause des cendres des volcans alentours) et ses blocs de glace échoués. Un spectacle incroyable !

 

Iceland, I miss you…

 

En attendant, n’oubliez pas de me rejoindre sur Facebook; pour ne rater aucun article !

Gio-ji, un temple méconnu à Kyoto

Alors que nous avions déjà pris le Sagano romantic train le matin, puis déambulé dans la forêt de bambous, nous avions l’intention de visiter le Tenryu-ji. Mais une pause repas s’imposait.

Nous nous sommes arrêtés dans une petite gargote, à dix mètres du Tenryu-ji. Nous y avons goûté du nectar de pêche, des boulettes de riz (pas terrible, gluant et bourratif) et en dessert, une glace chocolat blanc / petits pois (meilleure que ce qu’on pourrait craindre au premier abord). Le serveur était adorable et très bavard. Il nous a demandé où nous allions, et quand il nous a entendu répondre,  soupiré et nous a glissé sur le ton de la confidence qu’il connaissait un endroit beaucoup plus typique et bien moins connu, qui valait nettement plus le détour.  Et il nous dessine un plan.

ad4fc3b2-62ea-4d02-816c-c2b7061d640a.jpg

Heureusement, il nous a expliqué comment y aller. C’était un peu plus loin, sur le chemin selon lui. Greg et moi avons décidé de tenter le coup. Nous aimons rencontrer des gens et discuter avec eux lors de nos voyages, alors il aurait été dommage de ne pas lui faire confiance.

Le « un peu plus loin sur le chemin » s’est révélé être un « bien plus loin sur le chemin » (plus ou moins 2 kilomètres). Mais quelle splendeur ! Tous ces pas supplémentaires n’ont pas été perdus.

Le temple bouddhiste de Gio-ji est consacré à la mousse. Tout le jardin est placé à l’ombre. Le temple en lui-même est tout petit, le jardin est vraiment la pièce maîtresse de ce lieu hors du monde.

Des photos vous parleront mieux que des mots. Des bambous entourent le jardin aux arbres noueux. Des bancs et divers ornements de pierre couverts de mousse agrémentent la promenade. A la fin de la visite, un parterre d’orchidées sauvages fait éclater une touche de blanc éblouissant dans toute cette ombre.

Si je me souviens bien, l’entrée coûte 600 yens par personne, et ce lieu hors du commun les vaut tout à fait !

N’oubliez pas de vous abonner à ma page Facebook pour ne rater aucun article !

 

Ôkunushima, l’île aux lapins

Si vous parlez japonais, ou si vous avez lu le titre, vous connaissez déjà le propre de cette petite île de l’océan Pacifique japonais : elle contient plus de lapins que d’habitants. Pourtant, elle n’est pas du tout connue. Quand nous avons pris nos billets, la personne au guichet ne connaissait pas son existence, et c’est une dame dans la file qui s’est avancée pour aider et faire l’interprète.

Pour y aller, ce n’est pas très évident. Nous arrivions d’Himeji. Nous étions la veille passé dans un supermarché pour acheter un kilo de carottes (on nous a dévisagé bizarrement à la caisse). Il faut prendre un train en direction de Hiroshima, changer dans une toute petite gare et reprendre un train de campagne. A savoir : ici, les idéogrammes ne sont pas transcrits, il faudra se débrouiller sans. Quelle aventure !

Toutefois, la longueur du voyage (compter deux heures depuis Himeji et encore deux heures pour rejoindre Hiroshima) vaut la peine. Les rails longent la côte et offrent de sublimes paysages.

 

Si vous arrivez à bon port, vous le saurez. Difficile de manquer le ferry : l’île est la seule source de tourisme du coin, alors c’est bien indiqué !

 

Il y avait ce jour là beaucoup de vent, et le quart d’heure de traversée a été bien mouvementé !

Une fois arrivés, c’est, à peine le pied posé sur la plage, l’overdose de lapins. Il y en a absolument partout ! Beaucoup attendent carrément le ferry, car ils savent que les touristes vont les nourrir (le guichet du ferry vend pour 100 yens des sachets de légumes secs).

20160417_133843.jpg

Nous avons décidé de nous promener, et avons fait le tour de l’île. Il nous a fallu une demi-journée. Et nous avons bien sûr rencontré un nombre incalculable de lapins, plus ou moins cachés, mais dans l’ensemble très familiers.

 

Si vous y allez, je vous conseille vraiment de marcher un peu et de rejoindre la plage sud-est de l’île. C’est là où vous verrez le plus de lapins, et dans des conditions optimales, car il y aura moins de monde (il faut marcher environ une heure depuis le ferry pour y arriver).

Ici, les lapins vous montent dessus pour avoir à manger, c’est un moment extraordinaire !

 

Mais d’où viennent tous ces lapins ? En fait, cette île, aujourd’hui inhabitée, a été jusque dans les années 1950 l’emplacement d’une base militaire américaine. Il y avait une école primaire, qui hébergeait 8 lapins, dont les enfants s’occupaient. Quand l’île a été désertée, les instits’ ne se sont pas embêtés et ont tout simplement relâchés les bestioles dans la nature. Et aujourd’hui, vous ne pouvez plus faire un pas sans qu’un lapin pointe ses oreilles et vienne réclamer à manger. Nos carottes ont eu beaucoup de succès.

Mis à part les lapins, l’île vaut le détour à cause de ses installations militaires abandonnées. C’est le lieu idéal pour faire de l’urbex.

 

Et si on n’aime ni les lapins, ni l’urbex ? L’île est également idéale pour découvrir les magnifiques paysages des îles japonaises du Pacifique.

 

Oui, c’est un sacré détour si l’on souhaite faire un itinéraire assez classique. Mais l’absence de touristes occidentaux et la beauté du lieu en font un de mes plus beaux souvenirs japonais !

N’oubliez pas de me retrouver sur Facebook pour ne rater aucun article ! Venez voyager au Japon, en Islande, en Italie, en Croatie, en Chine, à l’île Maurice, au Canada…

De l’image à la réalité

A midi, le menu de la cantine ne me disait rien. J’ai donc pris mon petit sac

image

et je m’en suis allée choisir un truc au Casino du coin.
Ceci.

image

Je l’ai payé 5,40 euros donc ca va que ça me faisait envie !
J’ai suivi les consignes, micro-ondes, une minute, attention c’est chaud. Et j’ouvre.

Grosse déception. D’abord, c’est moche. Et c’est important que ce soit joli,  la bouffe.
Je croque. Plusieurs fois pour me faire une vraie idée.

image

Ben c’est toujours moche. Pas degueu mais pas genial. La sauce ne coule pas, elle est restée accrochée au pain. Il y a deux pauvres tranches de tomates au fond, sèches et tristes. J’avais de la peine pour elles. Elles auraient pu finir dans un chouette plat !
Pour la viande, la vache est vraiment morte pour rien. Aucune texture ni saveur. Ce serait de l’éponge que ce serait pareil.

Bref, échec total. Moi qui mange sainement, un max de fruits et légumes frais et très peu de viande, cette entorse à mon régime alimentaire ne m’aura pas apporté de bonheur.

Zéro pointé  pour Charal.

image

La photo de leur boîte est vraiment mensongère.  Mais si on mettait les miennes, ils ne le vendraient pas !

Visite à Gotoku-ji, le temple des chats

Dutant notre séjour à Tokyo, nous sommes allés visiter le temple de Gotoku-ji. Ce n’est pas très évident d’y aller, car il faut prendre une ligne non JR. Ce n’est pas le prix qui importe puisqu’il s’élève à 80 yens par personne et par trajet (soient 320 yens au total pour nous deux) . Le problème, c’est de trouver la voie ! Les gares japonaises sont gigantesques, et on a marché en long en large et en travers avant de comprendre enfin où prendre notre train !

Mais nous y sommes arrivés ! Et dès la sortie de la gare de Gotoku-ji  on est mis au parfum. Oui, nous sommes à la bonne station pour aller au temple des chats, le temple d’où sont venus les fameux manekineko. Une énorme statue nous attend.

Le temple n’est pas tout à fait à côté de la gare, il faut marcher 30 minutes avant d’y arriver, mais c’est facile à trouver. Et le quartier est très résidentiel, on voit plein de jolies maison japonaises. Une chouette balade.

Arrivés au temple, rien ne laisse présager qu’il est dédié aux chats.

Il faut persévérer et bien avancer avant de découvrir quelques indices…

Rassurés nous sommes ! Nous avançons encore un peu, et là, c’est le nirvana. Des manekineko ! Des manekineko partout ! PARTOUT on vous dit !

Des petits, des gros, des géants ! Sur les toits, par terre, au bord de la fontaine… Et comme nous y étions pour l’hanami, il y avait des pétales de cerisiers de partout et c’était magnifique.
Je ne pouvais pas m’empêcher de rire de bonheur.

Même les plaques de prière s’ornent de chats

Nous sommes passés par la boutique avant de partir, où la personne chargée de nettoyer le temple nous a raconté l’histoire des manekineko, et pourquoi on considère qu’ils portent bonheur.

Il y a bien longtemps, un prête vivait avec son chat, dans ce temple. Il ne subsistait que grâce aux dons des passants et des gens qui venaient prier, ce qui signifie que bien souvent, il jeûnait, car il préférait donner sa nourriture à son chat. 

Un jour, affamé, il lui dit : « Si tu ressens une quelconque reconnaissance envers moi, fais en sorte que nous n’ayons plus jamais faim ! ».

Bien sûr, le chat étant un chat, il ne répondit pas. 

Quelques temps plus tard, trois samouraïs passaient par là. Ils s’amusèrent du chat qui leur passait entre les jambes en roulant le dos (en anglais, elle nous a dit « waving cat »), si bien qu’ils décidèrent de passer la nuit ici. Ils écoutèrent le discours du prêtre et en furent très émus.

Le lendemain, en partant, ils dirent au prêtre : »Ton chat a eu raison de nous faire entrer, tu nous as raconté mille choses divines, notre vie a changé ! Nous allons dire à tout le monde de venir te voir ! ».

Si bien que le prêtre et son chat n’eurent plus jamais faim.

 

Petite photo bonus. Comme vous le savez, dans le bouddhisme, on fait des offrandes. Gotoku-ji étant le temple des chats, on y prie pour son chat, mort ou vivant et on lui fait une offrande.

Regardez :

IMGP4364 - Copie 4.jpg

Vous ne voyez pas ?

 

IMGP4364 - Copie2.jpg

Une boîte de thon.

3 idiots, modernité et bollywood

J’avais dit il y a plusieurs mois que je vous parlerai du film 3 idiots. Oui, l’affiche m’a aussi laissée perplexe, mais il faut passe au-delà. Nous parlons de cinéma indien, le kitch se doit d’être affiché avant même que le film ne commence.

Le film commence dans un avion, ou un indien feint une crise cardiaque pour revenir au sol après avoir reçu un texto. Un autre indien file de chez lui sans pantalon après avoir reçu le même mystérieux message. Et, dans un château d’eau abandonné, ils retrouve un camarde de classe qui leur dit qu’il sait où se trouve Rancho, le quatrième larron.

S’ensuit alors un fabuleux récit, qui reprend la jeunesse des quatre indiens,surtout lors de leurs études en école d’ingénierie. On revient parfois sur le présent pour voir où en sont 3 des lascars dans leur recherche de Rancho.

3-idiots-2d.jpgCe qui rend le film particulièrement intéressant, c’est sa modernité associée à tous les codes du cinéma bollywood. En effet, le fil rouge est une histoire d’amitié, à laquelle est couplée une historie d’amour contrariée qui finira bien. De la musique et des chants font partie intégrante du récit, et à deux reprises, nous y verrons une chorégraphie de danse. Pourtant, loin des mouvement sérieux des films de ce genre, on trouve ici une véritable parodie. La première danse se déroule dans les douches et toilettes, et les acteurs sont bien dénudés !

Pourtant, c’est l’Inde moderne qui est représentée ici, celle des contradictions et des oppositions qu’elle vit actuellement. Les jeunes veulent vivre libres, mais ne renient pas le respect qu’ils doivent aux aînés, ou le culte des dieux.

3-idiots-2d.jpg

Les personnages sont particulièrement attachants et sympathiques. Même ceux qui paraissent mauvais au début trouveront leur moment de grâce à la fin. Le grincheux professeur est juste parfait ! Seul un des étudiants sera bien roulé dans la farine, pour le plus grand bonheur des spectateurs !

Le film est très drôle. On rit franchement.Il est triste aussi, le drame n’en n’est pas exclu. Il est également plein de sagesse, et on hoche souvent la tête en se disant « c’est vrai ». C’est une véritable feel good movie qui fait du bien à l’âme.

Tout au long, un mantra est répété : »Prends ta main, pose la sur ton cœur et dis « Tout va bien » ». Et il faudra bien ça à nos héros pour réussir à s’affirmer !

La bande annonce

La fiche du film

Today’s special, un film épicé !

20160515_191942.jpg

Parmi les nouveautés mises en ligne sur Netflix, j’ai vu passer le film Today’s special, plutôt bien noté, avec un acteur indien au premier plan sur l’affiche. Mon amour du cinéma indien ne connaissant pas de limites, je me suis empressée de cliquer sur play.

Grand bien m’en a pris !

On suit Samir, un fils d’immigrés indiens vivants aux Etats Unis. Il n’a pour seule ambition dans la vie que de devenir chef de son restaurant, et d’aller se former à Paris pour ça. Malheureusement, l’infarctus de son père contrarie ses projets et l’oblige à reprendre en main le boui-boui familial. De mauvaise grâce, il se plie à cette obligation, et bien sûr, vous l’aurez deviné, le petit resto déserté va connaître un immense succès.

C’est bien simple, on rit, on pleure, cela sans faux-semblants. Une scène, à 50 minutes du début m’a fait éclater de rire sans aucune pudeur (de toute façon j’étais seule chez moi ! ah ah !). Deux hommes pleurent devant leurs plats. Inquiet, Sair va les voir et leur demande si tout va bien. Le premier homme, typé indien lui répond que sa cuisine est fabuleuse, que lui appelle sa grand-mère et combien il était heureux alors. Le second, blond à la peau claire, lève les yeux sur Sami et lui dit alors « C’est si épicé ! ».

Les personnages sont tous incroyables dans ce film. On comprend bien Salir, tiraillé entre les traditions, l’honneur de ses parents, et ses propres envies. Son père le compare toujours à son frère, décédé, qui suivait toutes les obligations familiales.

On aime aussi Akbar, le chauffeur de taxi qui a vécu mille vies qui vient au secours de Samir. On ne sait jamais trop si ce qu’il révèle de lui est vrai ou faux, et finalement, la vérité importe peu, l’important est qu’il est là, maintenant.

Sans titre.png

Le film donne vraiment faim. Épices, plats et noms exotiques donnent à ces images une saveur toute particulière.  La cuisine est un personnage à elle seule. Elle évolue, a sa propre personnalité, nous interroge… Un régal !

Ce film a reçu de multiples prix, et il les mérite amplement. Tout en pudeur, en tendresse, il nous glisse dans l’intimité de personnages qui se remettent en question avec plus ou moins de succès. Il est facile de s’identifier à eux, dans bien des cas, ils sont un véritable miroir des émotions du spectateur.

Très loin des clichés bollywood très kitch qu’on peut avoir du cinéma indien, on nous expose ici la problématique essentielle de ce pays. Il balance entre modernité et traditions, mais finalement, si les deux sont difficiles à accorder, ils peuvent également cohabiter. Le tout est de trouver le bon dosage… Une magnifique métaphore cinématographique pleine de bonne humeur !

La bande annonce du film

La fiche du film

Extrait « Tous ceux qui errent ne sont pas perdus »

Sans titre.png

Mon ami et relecteur a dernièrement lu le roman que je suis en train d’écrire, Tous ceux qui errent ne sont pas perdus. Il en a tiré cette illustration (il fait le timide, il me dit que ce n’est qu’un pti coup de crayon, mais je le trouve très doué !).

Je voulais simplement vous faire partager ça. Donc je vous mets l’extrait qui va avec le dessin.

 » Cette soirée a été particulièrement éreintante. Il a du venir plus tôt, pour remplacer une collègue qui n’a prévenu personne de son absence. Il a enchaîné avec son service, qui a fini très tard à cause d’une bande de jeunes qui a trouvé que ce serait une bonne idée de venir dégueuler dans les chiottes du fast-food. Évidemment, il a du nettoyer. Et il se tient épuisé, devant son vestiaire, pas du tout certain qu’il aura la force de le déverrouiller, d’en sortir sa tenue « civile » et de se changer. Encore moins la force de rentrer chez lui. Il observe le métal gris de son casier plusieurs minutes avant de se décider à l’ouvrir. Il tend la main, s’y reprend à deux fois avant de réussir à insérer la clé dans le petit cadenas, et entend enfin le petit cliquetis révélateur. Il ôte le loquet, et ouvre le panonceau.

Et le referme aussitôt bruyamment. Il recule lentement, jusqu’à se retrouver adossé contre le mur opposé. Sa fatigue a disparu tout à coup. Envolée. Pfuiiit ! Il a déjà entendu des fameux pics d’adrénaline, mais il pensait pas que ça pouvait être aussi… décoiffant.

Il s’applique à respirer lentement et profondément, pour calmer les battements affolés de son cœur. Il songe même à rentrer chez lui de suite, dans son uniforme bleu et jaune, tout collant et poisseux. Mais ses clés sont dans son sac à dos, lequel est dans le casier. Il va falloir qu’il prenne son courage à deux mains. Dommage qu’il n’en n’ait pas huit, tel un Shiva masculin.

Johan se mordille la lèvre inférieure. Il décide qu’il lui faut une arme avant de pouvoir ouvrir ce fichu casier. Mieux vaut prévenir que guérir, comme on dit. Toutefois, où trouver une arme dans un Macdo ? D’un pas décidé, il retourne vers les cuisines, y attrape une spatule en métal et un gros pot de ketchup. Et repart vers les vestiaires, dûment équipé. Il avance à pas de loup, une main enserrant fermement la spatule, le ketchup calé contre son coude. Il s’avance pour la seconde fois vers son casier, et rouvre le cadenas, tout doucement. Puis, sans réfléchir de peur de se dégonfler, il écarte d’un coup brusque la porte et en asperge l’intérieur de ketchup en hurlant et en agitant sa spatule à l’aveugle.

Il recule et observe.

Le casier dégouline de ketchup, et Johan se dit qu’il va devoir rentrer en uniforme finalement. Ses vêtements « propres » sont couverts de mixture rouge. Mais, plus important, rien ne bouge. Lentement, très lentement, Johan s’approche, la spatule en avant. Il se fige quand il voit quelque chose remuer. Il ferme les yeux et tabasse le contenu du casier avec sa spatule. Un genre de feulement proteste. Et, sous les yeux écarquillés de Johan, la bestiole, Draken, sort du sac à dos où il dormait, enroulé, s’étire, regarde le jeune homme avec reproche, puis fait un pas. Il marche dans le ketchup, ôte sa patte du condiment, la regarde, la renifle, et donne un coup de langue. Il pousse un petit cri, l’air ravi, et saute dans la flaque, y patauge, et finalement, s’y roule. Il lèche la sauce directement sur lui, et commence à mordiller les vêtements de Johan, sans doute pour accompagner le ketchup d’un aliment plus consistant. Johan secoue la tête, mais Draken est toujours là. Il voit déchirer un morceau de tee-shirt et le mâchouiller consciencieusement. Il a un haut-le-coeur :

« Arrête tu vas te rendre malade !

Il tend les mains et attrape le dragon, puisque c’en est un, et l’élève à hauteur du visage pour lui parler en face. Il prend garde à bien tenir la bestiole à distance, histoire de ne pas se faire mordre le nez.

– Tu ne dois manger les vêtements, tu vas t’étouffer avec !

Et, comme le dragon semble plus intéressé par les traces de ketchup à portée de sa langue que par le discours de Johan, ce dernier ajoute :

– Arrête aussi de bouffer le ketchup comme ça, c’est dégueu et tu vas te rendre malade, va savoir quelles saloperies il y a dedans ! »

Il s’interrompt, il ne voulait pas être vulgaire, surtout devant… Oui, bref, Draken n’est pas un enfant ! D’ailleurs il continue à se tortiller pour se libérer de l’emprise de Johan dans l’espoir d’aller léchouiller la tâche qui orne sa chemise. Il finit par y parvenir, escalade le bras du jeune homme, puis son épaule, et s’y installe pour profiter de l’aubaine avec sa langue râpeuse. Sidéré, Johan reste ainsi en position de zombie, bras tendus vers l’avant. Les ronronnements du dragon peuvent parfaitement passer pour des « Braiiiins… » mal articulés. »

Les X-Men se tapent l’affiche

Récemment, la Fox, productrice des films X-Men, a été accusée de promouvoir le sexisme par son affiche qui fait la promotion du dernier opus de la licence.

L’affiche en question :

téléchargement

Ladite affiche a été exposée uniquement aux USA.

De suite, on a assisté à une levée de boucliers de la part des défenseurs des films, comme quoi les féministes voient du sexisme là où il n’y en a pas. J’ai d’ailleurs eu une curieuse discussion sur Facebook à ce sujet, comme quoi je manquais d’arguments. En général, quand je n’ai pas d’arguments, je la boucle.

Selon moi (vous avez le droit de n’être pas d’accord, mais c’est mon blog = mon avis), si, cette affiche pose problème.

Juste un chiffre pour commencer : chaque année, en France, une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint (source). 100 % des femmes se font quotidiennement harceler (source). 600 000 femmes sont battues aujourd’hui par leur conjoint (source).

Rappelons que cette affiche a été exposée aux Etats-Unis. Je ne connais pas les chiffres pour les States, mais gageons qu’ils ne sont plus glorieux (pour exemple).

Alors que j’expliquais que le meme ou Deadpool disait que tout cela n’était qu’une affaire d’hypocrisie était faux (je ne l’ai pas retrouvé et de toute façon, je ne tiens pas plus que ça à l’afficher ici), on m’a opposé divers arguments, tous réfutables. Allons-y.

  • Ce n’est pas du sexisme, des hommes aussi sont battus. Des hommes aussi sont battus, j’en convient. Un homme meurt tous les 14,5 jours sous les coups de sa conjointe. Ce n’est pas une stat’ à négliger, et je ne le fais pas. Je ne cautionne pas cela non plus. Toutefois, l’ONU estime que  sur l’ensemble des victimes, 80% sont des femmes ou des filles. 80%. Sans vouloir hiérarchiser l’importance des combats, on note que la balance penche largement d’un côté non ?
  • Les gens sont intelligents, ils comprennent que ce n’est qu’une affiche. Ce n’est pas certain du tout. Vous connaissez les X-Men parce que vous avez lu les comics / vu les films. C’est mon cas. Et vous savez quoi ? J’adore. X-Men prône l’égalitarisme, la tolérance, les personnages sont diversifiés, tant en terme de couleur de peau que de genre (un personnage trans ne serait pas de trop d’ailleurs). Les personnages féminins ne sont pas des faire-valoir des hommes. Elles ont un vrai rôle, des vrais avis, prennent des décisions qui changent leurs vies, et ne sont pas des niaises qui veulent se donner des frissons avec un milliardaire pervers (Toute références à 50 nuances de Grey serait fortuite).
    Ceci dit, tout le monde ne connait pas cet univers. Imaginons le premier clampin venu qui n’est pas tout à fait tendre avec sa femme. Il se balade il voit ça. Il n’y prête pas attention parce que c’est son quotidien. C’est normal. Le problème de cette affiche c’est la banalisation.
  • Les adultes sont capables de réfléchir et de voir que ce n’est un film. Ce n’est pas un film pour les enfants ! Mais les enfants se promènent dans la rue. Ils voient l’affiche. Ça leur dit quoi du droit des femmes ? Qu’étrangler une femme c’est normal et d’ailleurs, on peut même le faire dans la rue sans que ça pose problème. Encore une fois : banalisation de la violence faite aux femmes. Ensuite, comme quoi les enfants ne voient pas ce film, alors là, j’en doute fortement ! Quand on voit que des parents se sont plaints que Deadpool n’était pas adapté aux plus jeunes, qu’ils ont du sortir de la salle, malgré les avertissements répétés à ce sujet… M’est avis que bien des gamins ont vu des trucs qui ne leur étaient pas destinés. Sans parler de tout ce qu’ils voient à la télé, qu’ils regardent sans surveillance.
  • Moi je vois juste une gentille qui se fait taper par un méchant, c’est deux Sans titre.pngcombattants quoi… La violence n’est jamais acceptable. Même si on avait mis deux hommes cisgenre blancs et également baraqués, non, ce n’était pas possible d’afficher ça dans la rue. Pas plus qu’entre deux noir, deux gays, deux femmes… Oui, il y a de la violence dans les films. OK. Acceptable, parce que les films sont des fictions. Et on serait bien bêtes de penser qu’un film de super-héros se passerait dans le monde des Bisounours.  Mais ces films s’adressent à un public averti. Les jeunes enfants ne sont pas supposés les voir. Les parents sont supposés vérifier le PEGI avant d’emmener leurs enfants au ciné. Le problème c’est que cette affiche s’offre à tous les regards, sans distinction. Pourtant, prenons la première trilogie, les affiches étaient splendides sans se montrer ostentatoires, et sans spoiler…

Comme je le disais plus haut, le problème c’est l’affiche. A aucun moment on n’attaque le film. On pense juste à l’affiche, sortie de son contexte, comme ça, à froid. Et pourquoi concentrer la publicité sur précisément cette image là, quand tant d’autres sont aussi, sinon plus, représentatives de l’univers des X-Men ?

On peut d’ailleurs se poser la question des communicants de la Fox. De toute évidence, ils ne compte pas beaucoup de femmes dans leurs rangs.

Enfin, comme on dit, il n’y a pas de mauvaise publicité. Tout buzz est bon à prendre. On peut s’interroger sur leurs intentions.

Pour finir, rappelons que la Fox a immédiatement fait retirer toutes les affiches et a présenté des excuses. Soyons bons joueurs, acceptons-les, et espérons que cette polémique les fera réfléchir à l’avenir.